La 28F en Afrique du Nord

 

Dès son arrivée en Afrique du Nord, la 28F prend part aux missions de maintien de l'ordre. Dans ce début de séjour, l'activité de la flottille se répartit en 3 types de missions : l'entraînement ASM, la Surmar et le bombardement. En Surmar, le 14 octobre 1956, le 28F5 intercepte l'Athos avec à son bord six cents tonnes d'armes à destination du FLN. En bombardement, les Privateer assurent une permanence à partir de Telergma et de Lartigue, surtout de nuit pour prévenir les infiltrations sur les barrages de l'Est et de l'Ouest.

Les Privateer assurent une permanence continuelle, la plupart du temps de nuit, sur les deux barrages. Si l'Indochine est le pays du cumulonimbus, l'Algérie est celui des rabattants. Séduit par le nombre intéressé de mitrailleuses de 12,7 mm que le Privateer peut mettre en œuvre, le commandement décide de l'utiliser en reconnaissance armée. Et c'est le drame du 21 mai 1957. Le Privateer 28F4 (EV1 Suret) s'écrase en cours d'une reconnaissance armée dans les Aurès. Les avions commencent à vieillir, en particulier les moteurs qui, même après une révision complète en France, sont très loin de donner toute leur puissance. Les PB-4Y ont quitté Lartigue et le barrage Ouest le 1er octobre 1960 et, le 31 décembre, le dernier Privateer cesse toute activité opérationnelle, après 10 ans de services exceptionnels.

La 28F, pas morte, reprend un nouveau départ sur le Lockheed P2V6 Neptune. C'est une charge lourde pour l'appareil. Car s'il hérite de la gloire de ses deux prédécesseurs Catalina et Privateer, il faut qu'il se montre à la hauteur de ceux-ci : noblesse oblige! Dès le 1er janvier 1961, les équipages nouvellement transformés sur P2V6 poursuivent leurs missions de surveillance jusqu'au cessez-le-feu. Affectée à l'été 1962 sur la base d'aéronautique navale de Nîmes-Garons, la 28F limite son activité à l'entraînement en temps de paix et à l'ASM (lutte anti sous-marine). Dissoute le 6 avril 1963 après presque 20 ans d'activité intense sur de nombreux théâtres d'opérations, l'amiral Baudoin, préfet maritime de Toulon, s'incline dans son ordre du jour devant "les morts dont le sacrifice a contribué à maintenir les traditions de courage et de dévouement à l'Aéronautique navale".

 
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